Liseuse #6 déploie le texte emblématique d’Alan Turing, Computing Machinery & Intelligence, dans une rotation quotidienne de 0.1 degré.
Du 25 novembre 2016 au 4 octobre 2026, ce projet va alimenter une galerie facebook et cette page avec, chaque jour, une vue sensiblement différente de la précédente.
Ces images, mises bout à bout, composent alors une lente animation qui sera bouclée en un peu moins de 10 ans. …
Un ordinateur peut-il se nourrir de littérature ? Les Liseuses tentent de répondre à cette question en posant un regard numérique sur des classiques de notre culture livresque. Confronté à des textes majeurs, l’ordinateur engendre des sculptures constituées d’une matière typographique. Par sédimentation de caractères, de mots, de pages, des volumes naissent et s’inscrivent au travers d’applications web, d’impressions sur papier et bientôt, d’impressions 3D. Chaque Liseuse est basée sur un algorithme qui permet à la machine d’accomplir les tâches qui lui sont assignées : traiter, analyser, classer et enfin générer un espace virtuel. Et c’est ce processus d’accumulation qui guide le choix de l’œuvre. En effet, le texte n’est pas sélectionné pour ses qualités littéraires mais pour sa structure, la couleur qu’il dégage et plus trivialement, sa disponibilité légale. Cette source irrigue le programme et incarne l’idée, tel l’acteur principal d’une fiction. Un roman s’imprimera dans un livre sans papier, une épopée se décomposera en autant de colonnes qu’elle contient de chapitres, un recueil de poèmes animera les touches d’un clavier, et cetera. Selon les points de vue, ces formes apparaîtront tantôt diaphanes, tantôt opaques, évoquant de fragiles architectures. Ces volumes s’érigent donc en suivant des règles aussi rationnelles qu’absurdes. Si les textes sont restitués de manière exhaustive, ils se voient saturés par leur propre sens. Le recours à la perspective cavalière souligne ce sentiment de profondeur aplatie. La machine engendre ainsi des formes paradoxales : tout à la fois séduisantes, de par leur esthétique computationnelle, et inquiétantes, de par leur logique implacable. Paradoxe qui interroge la place de nos humanités dans un monde absorbé par les machines et les algorithmes que nous créons.
Un ordinateur peut-il se nourrir de littérature ?
Les Liseuses tentent de répondre à cette question en posant un regard numérique sur des classiques de notre culture livresque.
Confronté à des textes majeurs, l’ordinateur engendre des sculptures constituées d’une matière typographique. Par sédimentation de caractères, de mots, de pages, des volumes naissent et s’inscrivent au travers d’applications web, d’impressions sur papier et bientôt, d’impressions 3D.
Chaque Liseuse est basée sur un algorithme qui permet à la machine d’accomplir les tâches qui lui sont assignées : traiter, analyser, classer et enfin générer un espace virtuel. Et c’est ce processus d’accumulation qui guide le choix de l’œuvre. En effet, le texte n’est pas sélectionné pour ses qualités littéraires mais pour sa structure, la couleur qu’il dégage et plus trivialement, sa disponibilité légale. Cette source irrigue le programme et incarne l’idée, tel l’acteur principal d’une fiction. Un roman s’imprimera dans un livre sans papier, une épopée se décomposera en autant de colonnes qu’elle contient de chapitres, un recueil de poèmes animera les touches d’un clavier, et cetera. Selon les points de vue, ces formes apparaîtront tantôt diaphanes, tantôt opaques, évoquant de fragiles architectures.
Ces volumes s’érigent donc en suivant des règles aussi rationnelles qu’absurdes. Si les textes sont restitués de manière exhaustive, ils se voient saturés par leur propre sens. Le recours à la perspective cavalière souligne ce sentiment de profondeur aplatie. La machine engendre ainsi des formes paradoxales : tout à la fois séduisantes, de par leur esthétique computationnelle, et inquiétantes, de par leur logique implacable.
Paradoxe qui interroge la place de nos humanités dans un monde absorbé par les machines et les algorithmes que nous créons.