Le château est un inventaire poétique de la bibliothèque de mon père. Une recherche autour de la fusion possible – ou impossible – entre le texte et l’image, entre les titres et les reliures de sa collection. Ici encore, il s’agit d’utiliser une réalité intime afin de partager un imaginaire sensible.
Le résultat est une animation aléatoire de lettres qui forment une image : le regard perçoit simultanément la photo évanescente d’une étagère de bibliothèque et des titres, qui s’évanouissent dans cette représentation. Les mots se fondent et disparaissent dans un mouvement ascendant tandis que le rayonnage, apparemment infini, se déplace dans un lent travelling latéral. Mais en tentant d’attraper le texte, on perd l’image, et en tentant de discerner l’image, on laisse s’échapper le texte. Cette forme insaisissable évoque un château qui se construit et se consume sans cesse, un mirage, une flamme dans laquelle le regard se perd. Une sublimation, au sens physique du terme, c’est-à-dire le passage d’un état solide, la matière, à un état gazeux, l’immatériel.